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Fiction.

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Perroquet malgré elle
Oxymore
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Oxymore

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MessageSujet: Fiction.    Fiction.  Icon_minitimeJeu 21 Fév - 18:32

Fiction ~ 6-8h Fiction.  1550624631


Après avoir quitté la place de la fontaine, Hécate, et Chocolat, j'ai pris une ruelle au hasard et j'ai marché un peu où mes pas me menaient. Peu à peu, j'ai vu les rues sous mes pieds être envahies par des herbes sauvages, de plus en plus. A des endroits la végétation a fait sauter les pavés, comme s'il y avait eu une explosion miniature, laissant un trou vert au milieu de la chaussée. A d'autres, seuls quelques brins d'herbe timides pointent leur museau au travers de fissures qui parcourent la route. J'aime bien, c'est joli.
Je remarque que les maisons, de part et d'autre de la rue, ont des portes grandes ouvertes. Je décide d'entrer dans la première qui se présente. Elle est blanche, un peu sale, avec des volets bleus, tous fermés.
Je toque doucement à la porte, puis un peu plus fort, sans réponse. J'entre tout doucement. Il fait très froid dans la maison, et ça sent la poussière. Je suis dans une cuisine, je crois. Au début je m'attend à ne rien trouver, mais en fait tout ce qui devrait être dans une cuisine est là, très bien rangé, bien propre. Du coup j'ai un peu l'impression de rentrer chez des gens sans leur demander la permission. Mais il y a personne de toute façon. Et puis ils avaient qu'à pas laisser la porte ouverte. Non ?
J'ouvre un placard, et je trouve plein de trucs à manger. J'ai plus faim. Je trébuche sur une racine. Même l'intérieur de la maison est plein de plantes.
Je continue mon exploration. La cuisine donne sur un salon, pas très grand, avec un fauteuil près d'une fenêtre, un canapé, une télé, et un tapis par terre. Je vais m'assoir sur le fauteuil, pour observer la rue. Elle est verte et déserte.
Soudain, un bruit derrière moi attire mon attention.

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MessageSujet: Re: Fiction.    Fiction.  Icon_minitimeVen 22 Fév - 20:25

Il a aperçut la fille de loin, silhouette solitaire. Elle entre dans une maison. Pourquoi celle-là en particulier, alors qu'elle ressemble à toutes les autres ? Moche. Peut-être qu'elle habite ici. Tout serait parfait. Il jette un coup d’œil agacé derrière lui. Oui, les deux seuls êtres qu'il a croisé ici, si on omet les ronces, sont encore derrière lui. Aussi inutiles maintenant que la première fois qu'il les a aperçut. Comment s'en débarrasser ? Il ne cesse d'y réfléchir, tandis que ses pieds foulent le sol recouvert de mauvaises herbes.

Plus important : où trouver un briquet pour aller incendier les ronces de la gare ? Dans ces maisons ? Peut-être. Il va falloir fouiller un peu partout. Soudain, c'est l'illumination.Voilà. Les deux crétins vont pouvoir se rendre utiles, et faire le sale travail à sa place ! Comme farfouiller partout pour lui trouver de quoi créer un sympathique petit incendie. Bien sûr, ça sera après les explications de la fille dans la maison. Lorsqu'il arrive devant la porte, il constate que celle-ci n'est pas fermée. Quelle sorte de personne absolument inconsciente laisse sa porte ouverte comme ça ? Décidément, cette ville ne tourne pas rond. Ça, les villes désertes, tout semble se détraquer. Et l'idée de devenir le Dieu de ce monde détraqué, et bien...

... et bien ça lui plait énormément ! C'est d'un pas conquérant qu'il met les pieds dans la demeure, sans plus s'occuper des deux manants qui le suivent. L'endroit est silencieux. La poussière recouvre tout ici, lui tire une grimace. Yeurk. Les gens ne peuvent donc pas faire le ménage chez eux ? Il file tout droit, ne s'attarde pas dans les pièces vides. Trouver la fille. Lui extorquer l'information qui l'intéresse, et rentrer. Rentrer.

Elle est là. Dans une pièce qui est sans doute le salon. Assise dans le fauteuil. Au moment où il va lui adresser la parole, le visage de la demoiselle se reflète dans la vitre. Il retient un mouvement de recul. Qu'est-ce qu'elle a au visage, hein ? C'est quoi ça ? Et ses cheveux... des pointes rouges ? Il oscille entre l'envie de rire, d'un rire dément. Et celle de quitter la pièce au plus vite. Quelque chose ne tourne pas rond ici. Ou alors il hallucine. Hallucinations divines.

- Eh. Toi, là, dans le fauteuil. T'es quoi exactement ? Et où est-ce qu'on est ?


Voilà. Une respiration calme, des questions concises, une intonation maitrisée. La clé du succès.

L'art de philosopher
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MessageSujet: Re: Fiction.    Fiction.  Icon_minitimeVen 22 Fév - 22:17

« Pavés délabrés. Rêves anarchiques pour rires oniriques.


« Il avance. Il avance dans le vide. Il avance contre une foule. Une foule qui n’existe pas. Et toi, toi Candide tu le suis. Tu suis cet inconnu. Cet inconnu à la hiérarchie perdue. Que vas-tu faire ? Pourquoi ne rechignes-tu pas ? Attends-tu l’instant ? L’instant où vilement, tu pourras lui enfoncer réplique dans le creux de l’oreille ? Sadique. Oui. Tu es sadique. Un sadisme doux, amer. Un sadisme qui ne se rend pas compte. Un sadisme égaré, égaré dans une sympathie trompée. Frère. Tu suis ce frère. Ce frère trompeur qui t’illusionne. Vas-tu te lasser, le laisser ?

« Les rues. Les rues s’enchainent. Et Candide observe. Il regarde, admire et soupire. Il marche à s’en faire mal. Il marche à s’épuiser. Et pourtant, il ne s’épuise pas. Et pourtant, le temps de passe pas si vite. Hyperactif… Ou juste lent ? Une question sans réponse. Une question que bien vite il saute, qu’il dévie… Car une autre chose à présent le passionne.

Maison.

« Dieu est entré dans une maison. Toi même t’y faufile, mais toi n’es pas pareille. Toi ne veux pas rentrer par la porte. À tes côtés tu sens la douce demoiselle, la mélodie s’égayer. Qu’elle suive Dieu ; toi ? Tu attends. Tu attends devant cette porte. Qu’as-t-elle bien d’intéressant ? Tu hausses les épaules, et félin t’engouffres.

« Dans l’embrasure tu remarques la pénombre. Herbes et lianes. Souvenirs qui te titillent. Vont-elles prendre vie ? Haussement. Encore. C’est alors que tu prends conscience. Conscience de la parole, de l’éclat de voix. Dieu parle. Pourquoi parle-t-il si différemment ? Pourquoi se montrer différent ? Dieu est Dieu. Un Dieu qui change n’est pas un Dieu. Établir une stratégie n’est pas digne d’un Dieu. Oui. Le Dieu ne prévoit pas. Le Dieu n’agit pas. Ne pense pas.

Ah. Oui. En effet. Dieu ne pense pas.

« Tes pupilles s’illuminent. Tes pupilles vrillent. Tes iris s’enflamment, s’obscurcirent d’idées sombres. D’idées qu’ils ne peuvent comprendre. Oui. Candide a vu. Il réagit. Il s’avance, et susurre lentement dans l’oreille du ô combien haut gradé insolent :

« Tu vois. J’te l’avais dis. Pas trop effrayé, petit… Frère ?
« Ouais. Elle existe. Il en est sur. Tellement sur que ça fait mal. Cela le lance. Il ne comprend pas pourquoi il sait. Il ne sait pas quoi en faire, ni comment c’est arrivé. Alors il jette. Il jette l’information, et hausse les épaules. Un sourire rêveur à l’adresse de la femme perruche et il s’en va. Oui. Il passe une porte. Encore une porte. Que des portes. Portes portes portes portes. Et les escaliers. Il monte les escaliers. Et devant lui. La porte. Alors il esquisse un sourire. Ouais. Découvrir c’est cool. Il laisse le doux personnage avec le doux animal. Il laisse la symphonie avec son air. Et lui. Lui il va voir. Au pire… Ils sont à porté de voix, non ?

Suivre.
Ouais. Non.

Être suivi.

« A nous deux.
Et la poignée glisse sous sa main. Et la poignée glisse. La poignée sans doute plie. Plie face à son murmure. À son attente. Ou sinon...

Sinon c’est juste une porte.


Dernière édition par Candide le Sam 2 Mar - 12:15, édité 1 fois

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MessageSujet: Re: Fiction.    Fiction.  Icon_minitimeVen 22 Fév - 22:36

C'est un bruit de pas, de pas de quelqu'un qui suit le même chemin que moi précédemment, qui pousse la porte, sans prendre la peine de frapper, qui pénetre dans la cuisine, et enfin dans le salon. Ce quelqu'un se trouve être un gars d'à peu près mon âge, cheveux noirs, pas une carrure impressionnante. Il me regarde d'un air agressif. Et c'est d'un air hautain qu'il me demande ce que je suis, et où nous nous trouvons. Il m'est immédiatement antipathique. d'ailleurs je suppose que c'est fait exprès. Ce que je suis. Quel genre de chose je suis ?
Oh, allez Oxymore, va pas faire comme si t'étais vexée. Tu t'en fous. C'est juste que, voilà quoi. C'est pas très gentil. Et ouais, tu vis pas dans un monde de bisounours, poulette. Va falloir t'y faire. Non j'veux pas.

-Je suis un être humain. Aux dernières nouvelles. Enfin j'crois. Et toi ? Et on est dans une maison. Apparemment.

Super utile Oxy. Tu devrais te reconvertir panneau indicateur, tiens.
Soudain un blond, un peu plus vieux peut-être, s'avance, et va murmurer quelque chose à l'oreille de l'autre type. Et moi alors ? J'ai pas le droit de savoir ? J'aime pas les secrets.

-Tu dis quoi ?

Mais il s'en va, sans un mot en ma direction, tout juste un sourire. Dans l'autre sens. Il s'enfonce dans la maison. Pour aller où ? Peut-être qu'il veut dormir. Il cherche une chambre. Ou la salle de bain ? Ou juste il se promène. Peu importe de toute façon. Je reporte mon regard sur le brun. Un peu sur la défensive.

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MessageSujet: Re: Fiction.    Fiction.  Icon_minitimeSam 23 Fév - 14:39

Dieu, s’il souhaitait à la base faire une carrière solo, décide finalement de nous laisser faire ce qu’on veut. Mais il n’est pas le chef d’orchestre. Cela dit, je le suis sans faire d’histoire, lui et le violon. Ne pas être seule.
Lorsque Dieu décide d’entrer dans une maison où était allée une fille juste avant, Candide le suit, tout comme moi. Malgré un mauvais pressentiment sur ce qui pourrait nous tomber dessus. Mais au moins les ronces ne nous aurons plus, là.
Je reste un peu déconnectée de la pièce qui se joue entre l’orgue, le violon qui lui joue une mélodie indiscernable à part lui à l’oreille, et la fille de tout à l’heure. Je me demande ce qu’on fait ici, au final. Quelles raisons nous ont amené à nous retrouver ici, et sans souvenir ?
Je vois alors le blond s’éloigner, et je tourne la tête vers Dieu et l’autre fille un instant. Ils peuvent bien rester seuls, à deux non ? Et puis, un orgue craint moins qu’un violon. Et puis si c’est encore pour entendre l’orgue parler de son immensitude et sa divinité, merci mais non merci. Alors je suis le violon, qui passe les pièces les unes après les autres.
Au final, il pose sa main sur la poignée d’une porte, et je l’entends murmurer.

    « A nous deux. »


Je m’approche, le rejoignant.

    « Candide… ? »


Ou la-fille-de-la-mélodie-qui-ne-sait-pas-où-elle-en-est. Ou comment tenter d’affronter le fait d’être perdu au milieu de Nulle Part avec tous ces doutes.

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MessageSujet: Re: Fiction.    Fiction.  Icon_minitimeLun 25 Fév - 15:35

La porte s’ouvre sous la pression de Candide. Elle dévoile une chambre où tout semble totalement désordonné. Des éclats de verres répandus par terre, le miroir est brisé, des vêtements en moulons sortent de l’armoire grande ouverte, le matelas du lit est déchiré. Mais surtout du sang. Un véritable carnage. La poussière recouvre tout et pourtant la scène reste intacte, le sang encore écarlate, comme si le temps s’était figé. Aucun cadavre. Juste des traces de griffures, larges, très larges sur le plancher, et les couvertures.

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MessageSujet: Re: Fiction.    Fiction.  Icon_minitimeLun 25 Fév - 19:06

Il se retient de se retourner pour envoyer son poing dans la figure de Candide, lorsque celui-ci murmure de nouveau à son oreille. Se contentant de s'adresser au blond d'un ton des plus froids, sans même se retourner.

- Écoute moi bien. Va falloir que tu perdes cette habitude de t'approcher aussi prêt de mon oreille pour me parler. Un parce que je ne veux pas qu'on soit aussi proches physiquement parlant. Et deux, que je ne peux pas te garantir que la prochaine fois tu ne te retrouvera pas avec un oeil au beurre noir.


Ou pire.

- Et ne m'appelle pas frère. Je n'ai rien à voir avec toi, que ça soit clair.

Le blond est déjà reparti, il le voit du coin de l’œil monter l'escalier. C'est ça. Barre toi, loin de moi. Le plus loin possible. Il cesse de prêter attention à Candide. Tout comme à Symphonie qui le suit. Pour se concentrer de nouveau sur la fille-chose qui lui fait face.

- Je suis un être humain. Aux dernières nouvelles. Enfin j'crois. Et toi ? Et on est dans une maison. Apparemment.

- Un être humain ? Laisse moi rire. T'as vu ta tête avant de dire ça ? Je te signale que les être humains n'ont pas de.... de bec ! Quand au fait d'être dans une maison, merci, quelle réponse spirituelle ! J'ai bien l'impression que je suis encore tombé sur une pauvre fille inutile.


Et il lui tourne le dos. A quoi bon s'attarder pour ce genre de réponse. Les gens qui lui font perdre leur temps de cette façon sont vraiment et irrémédiablement exécrables. Il monte les escaliers à la suite des deux autres. Pourquoi ? Impossible à dire. Juste pour voir. Par curiosité. Candide est là, dans le couloir, devant une porte ouverte. Il le rejoins, se penche par dessus son épaule. Recule devant l'horreur de la scène.

- Oh putain ! Putain putain putain !

Les jurons sont sortis tout seuls. Du sang, partout, une pièce en bazar. L'horreur. Des traces de griffures. L'enfer.

- Putain, il s'est passé quoi ici bordel ?!

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MessageSujet: Re: Fiction.    Fiction.  Icon_minitimeMar 26 Fév - 19:24

« Suspens.

« Ouverte. La porte est ouverte. Ton murmure envouté l’a charmée. Alors ouverte elle te laisse voir son entité. Véritable chantier. Espace violé. Oui. Et toi tu restes là. Dressé, dressé et captif du spectacle. Tu es figé. Figé... Et pourtant ton esprit semble serein. N’est-ce pas étrange ? Pourquoi ne réagis-tu pas ? Ne nous fais pas croire. Croire à ton air blasé. Croire que tu as déjà vécu pire. Non. Ca ne sert à rien. Alors agis. Bouge. Respire !

Mais tu ne peux pas.
Oui. Tu ne peux tout simplement pas.

« Tendu. Il fallait bien l’avouer. Le doux était un poil tendu. Un poil qui d’ailleurs le titillait plus qu’il n’aurait du. Un poil qui le mettait sous une tension tout à fait incroyable. Un incroyable qui justement crevait les yeux.

Alors pourquoi cet imbécile apparaissait à ce moment ?
En plus de la gueule, il voulait se faire éclater les dents ?

« L’air siffla. Oui. Car Candide était une être passif. Un personnage humble à l’humour excessif et discret. Oui. C’était ça. Le garçon n’était pas méchant. Il n’avait jamais voulu l’être. Alors comment expliquer ? Expliquer cette force sombre en son abdomen ? Cette démangeaison qui le faisait agir d’instinct ? C’était frustrant. Une frustration lourde qu’il ne maitrisait pas. Oui. C’était comme si tout lui échappait, comme si son monde se révoltait. N’était-ce pas ironique, de la part d’un perdu ? L’oublié se sent trahi ? Ah. Ah oui. Il y avait de quoi rire.

« Dangereux. Le paralysé à un millième de Dieu. Du nez de Dieu. A croire que ce mec avait la poisse. Une poisse démentielle. Juste phénoménale. Oui. Le brun était hors du commun. Mais plus le temps passait, plus il était à se demander si c’était une bonne chose. Comment expliquer cette nuance inerte dans les iris du blond ? Comment expliquer son souffle froid, glacial ? Comment expliquer son revirement brutal et vif ? Aussi.

Quelle idée.
Il fallait vraiment être con.

« Venir brailler dans les oreilles d’un pauvre mec. D’un pauvre mec dressé sur ses deux pieds, ayant tout oublié. Oui. C’était vraiment stupide. Le gamin n’avait pas la science infuse. Et quoi qu’eut pensé Candide par la suite, il n’en dit jamais rien. Car oui. Candide ne comprend pas. Et Candide reprend son état normal. Son poing toujours tremble. Tremble au visage de Dieu. Tes yeux se révulsent, et lentement, s’apaisent. La main retombe, le sourire s’esquisse. Peiné. Ouais. Peiné d’être aussi imprévisible. Ouais.

Le con. C’est toi, l’blond.
Contrôle toi, bordel !

« Alors Candide ne répond pas à Dieu. Ni même à Symphonie. Candide il reste droit, puis il s’affaisse un peu. Ouais. Il est fatigué, tout d’un coup. Son sac est plus lourd qu’il n’en a l’air. Car oui Candide a un sac. Alors Candide il redevient gentil. Il redevient lui même. Car Candide, d’un seul coup, il lui est revenu quelque chose à l’esprit. Oui. D’un seul coup, il se souvient avoir lu un livre. Un livre d’une jolie brune à l’esprit vif. Un livre qui disait que l’homme pouvait être doux ; chaleureux et tendre. Que l’homme pouvait être bon… Il n’en restait pas moins dangereux. Car l’homme possède un monstre. Chaque homme est monstre, monstre tapi qui attend. Attend le temps de fuite, le moment ou l’esprit figé laisse place. Place à l’instinct de survie.

Ah. C’est donc ça ?
Ouais. Tu as enfin compris. Compris tes pulsions.
Tu sembles fort, mais en fait, tu es tellement perturbé, que t’en craques.
Même si tu le montres, ton corps est apparemment à bout.
Instinct de survie.
Putain d’instinct de survie.

« Candide soupire. Il soupire fort et entre dans la pièce. Du sang. Rien que du sang. Du sang et un bordel monstre. La féerie s’écroule ? Dure désillusion. Car ouais. T’es finalement pas dans un conte avec princesse et gros méchants. T’es dans la réalité. Alors réveille toi un peu, bouge toi, l’blond !

« Tu avances, ne sachant quoi dire. A vrai dire, tu as la tête un peu vide. Tu ne penses à rien. Cette soudaine exaltation craintive du Dieu t’a secouée. La symphonie s’est comme écroulée. Alors il te faut une poignée de minutes pour te reconstruire. Tu ne sais même pas qui tu es ! Aucun indice. Juste cette idée vague qui tremble dans ton âme. Un souvenir fâché avec toi même. Tu veux savoir, et pourtant tu ne veux pas. Ahah. Contradiction. Tu vas trouver. Quitte à devenir comme ton entourage, à t’adapter. Ouais. Tu vas savoir. Aboutir.

Agenouillé vers une commode renversée, tu inspires. Tirera, tirera pas ?
La poignée coulisse sous ton impulsion.
Manquerait plus qu’une horde de rats te sautent à la tronche.
Histoire de faire la cerise sur le gâteau.

HRP:


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MessageSujet: Re: Fiction.    Fiction.  Icon_minitimeMer 27 Fév - 13:13



HJ:

Au moment où la scène s’impose sous mes yeux, je ferme les paupières. Ne pas voir. Ne rien voir. Ne pas remarquer cette harmonie déchue, ces accords faux. Couverts de sang. Sang, sang, sang. Partout, du sang. Partout, l’horreur qu’aucune mélodie au monde ne saurait reproduire. On aurait dit le thrène à la mémoire des victimes d’Hiroshima. Oui. Ces aigus agressant les oreilles, ces dissonances, cette sensation de perte. Je sens le vide sous moi.
Je mets du temps à comprendre que le choc que j’ai ressenti ne vient pas que de mes pensées, mais aussi de mon corps, qui s’est laissé tomber au sol, mon regard hagard observant le parquet. Cette anarchie. Pourquoi ? Pourquoi cette musique est-elle si violente ?
Après la cacophonie vient le silence, dont seul une sirène semble percer. Sirène de quoi ? D’appel, à la personne qui a subit.. ça ? De danger ? De peur ? De tellement de chose. Mais déjà la mélodie amère reprend crescendo, agressant mes oreilles. Je trouve à peine la force de me réfugier contre le mur, mon dos contre la tapisserie froide, alors qu’un son suraigu me vrille les tympa. Mes coudes sur les genoux, je cache ma tête dans mes bras. Comme si cela pouvait servir à quelque chose.
Je ne remarque plus rien autour de moi, manquant de sursauter quand mon esprit me joue le vil tour de me remontrer l’image que j’avais aperçu. La musique à nouveau m’agresse, des cordes de violons à l’agonie, le bois des instruments percutés dans un rythme anarchique par les archets.
Le monde tourne autour de moi, alors que les basses commencent à jouer leur requiem, avant qu’à nouveau les violons agonisants ne les recouvrent. Et la sirène à nouveau retenti. Pourquoi ? Comment ? Qui ? Je sentais la peur, insidieuse peur courir le long de ma colonne vertébrale, alors que la musique reprenait, désordonnée, effrayée, les cris d’agonie se devinant au milieu des trémolos.
Encore et toujours ce registre suraigu. Et aussi, ces tremblements qui me prennent comme pour suivre la rapiditée des doubles croches des violons, alors que des coups m’attaquent, que cette dissonante mélodie ne m’attaque, que les instruments ne m’attaque. Je me recroqueville un peu plus sur moi-même. Je ne comprends pas, je ne comprends plus rien que ces sons insupportables qui m’entourent, comme cherchant à m’aliéner. Peut-être est-ce ça au fond.
Alors que la musique enchaine decrescendo et crescendo, je commence à me dire que, oui, je suis peut-être folle. Et voilà un silence. Et voilà que ça reprends. Les suraigus ont laissé place aux basses effrayantes et agonisantes. Je n’entends même pas le gémissement de peur qui s’échappe de mes lèvres.
Puis, c’est le silence. Le silence de celle qui a perdue toute idée de raisonnable. Le silence de celle qui relève la tête, les yeux dans le vide, regardant autour d’elle sans comprendre. Le brun, qui est-ce ? Dieu, ou simplement le fruit de ton imagination ? Un blond ? Il y avait un blond non ? Je ne comprends plus. Je ne cherche plus à comprendre. Je ne veux plus que ce soit réel. Alors je regarde dans le vide, ne cherchant même pas à jeter une œil à la pièce dont la porte est désormais ouverte pour vérifier si ce n’était pas qu’une invention de mon esprit. Je m’oublie.

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MessageSujet: Re: Fiction.    Fiction.  Icon_minitimeVen 1 Mar - 13:39

    Le brun me crache à la gueule que les humains n'ont pas de becs. Qu'est-ce qu'il en sait d'abord ? Pourquoi il pourrait pas y avoir un humain avec un bec, quelque part, qu'il l'ait rencontré ou pas ?

    -Et bien moi j'en ai un. Donc si, les humains peuvent avoir des becs. C'est pas très compliqué pourtant.

    Je regarde l'autre comme un imbécile, maintenant. Il va pas aimer. C'est pas grave. Moi c'est lui que j'aime pas.

    -C'est pas spirituel, c'est vrai. J'en sais pas plus. Apparemment toi non plus, sinon tu poserais pas la question. Pourquoi te trouves tu tellement superieur alors ? T'es pas vachement plus utile.

    Finalement il se barre. Il monte les escaliers, à la suite du blond de tout à l'heure, et d'une fille qui l'a suivi. J'ai pas envie de rester avec ce type. Je vois pas ce qu'il peut y avoir de si fascinant à l'étage de toute façon. Je me lève, et je repars par là où je suis entrée, comme si rien ne c'était passé et que je n'avais juste rien trouvé d'intéressant dans la maison. Ce qui est d'ailleurs peut-être le cas.


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MessageSujet: Re: Fiction.    Fiction.  Icon_minitimeVen 1 Mar - 15:09

"Tu me dis que rien ne s'efface
Ni la craie ni le sang"



Rien ne s'efface de son regard. Et nul doute que rien de tout ça ne s'effacera plus jamais de son esprit. Le sang qui tapisse la pièce. Les draps en lambeaux, déchiquetés. Les traces étranges sur le plancher. Comme des griffes. Les éclats de verre devant le miroir brisé. Briser un miroir. 7 ans de malheur. Pour qui, tout ce malheur ? Pour eux ? Pas pour lui. Les malédictions, ça ne touche pas les dieux. Pas avec l'aura qu'il doit dégager, au naturel. Encore moins avec celle qu'il dégage maintenant. Un mélange de dégout, de mépris, de colère. Cet endroit est haïssable au possible. Cet endroit le dégoute. Ce sang, cette poussière. Si sale. Qu'est-ce qu'il fait ici ?

Le poing de Candide s'arrête à quelques centimètres de son visage. Dieu frémit. Inconscient ! Comment ose-t-il encore menacer un dieu de la sorte ? Comment peut-il se permettre tout simplement de songer un instant à le frapper ? Au moins, il s'est arrêté à temps. Peut-être qu'au fond, il a une lueur d'intelligence. Ou de bon sens. On ne touche pas un dieu.

Il se prépare à leur dire qu'il faut quitter la maison. Non pas qu'il en a quelque chose à faire, de ces deux là, mais tout de même, inutile de rendre tout ça plus sale et plus glauque que nécessaire. Donc, quitter la maison. Ordre sans appel. Ordre divin. Qui ne franchit même pas ses lèvres. Candide est rentré dans la pièce, s'agenouille devant une commode. Comme en écho à ce corps qui se baisse, Symphonie se laisse doucement glisser au sol, en position fœtale. Putain ! Mais à quoi ils jouent bordel ?!

Alors bien malgré lui, exaspéré par leur attitude, son esprit laisse les commandes à son divin corps. Et sa divine main semble juger que le mur à côté de lui ferait un excellent punching-ball. Le son que produit son poing en s'écrasant contre la paroi en plâtre est... tout sauf agréable. La douleur crispe ses traits un court instant, rapidement remplacée par la colère. Son regard, vert et pourtant noir, passe de Symphonie à Candide.

- PUTAIN ! Mais vous faites quoi ?! Toi, le blond débile ! Tu crois vraiment que c'est le moment de fouiller dans les placards ? Tu veux ajouter son sang à celui là, c'est ça ?! Et toi ! De nouveau, ses yeux sont fixés sur Symphonie. Arrête de te trainer par terre ! C'est sale et inutile ! Arrête d'être inutile ! Lève toi !

Mettant fin à son principe anti-contact, il empoigne la jeune fille par le bras pour la forcer à se relever, la relâche aussi rapidement.

- On s'en va, merde ! JE m'en vais. Si vous voulez restez là, libre à vous. Je me mêle pas de ça ! Je veux rien avoir à faire avec notre mort !

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MessageSujet: Re: Fiction.    Fiction.  Icon_minitimeSam 2 Mar - 8:43

Dans le tiroir que tire Candide il y a des vêtements en vrac et des papiers. Ils sont à moitié froissés, une écriture à l’encre noire difficilement lisible semble avoir été inscrite à la va vite. Il y est écrit:
« Il est là, j’entends ces hurlements, il est là, tu m’avais promis que tu viendrais. Si tu trouves ce mot, s’il y a une chance que je survive alors je serais au commissariat. Je l’entends gratter, j’ai peur. Adieu. »


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MessageSujet: Re: Fiction.    Fiction.  Icon_minitime


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