Oh, regarde, un PO-NEY !

Il y avait cette petite main qui s'accrochait à la sienne, comme s'il était son unique bouée de sauvetage. Avec difficulté il se releva, s'appuyant au mur, un peu déséquilibré par ce poids nouveau qui lui ceignait les épaules et la tête. Pourtant il raffermit sa prise sur les fins doigts qu'il sentait tremblant, faisant quelques pas pour sortir finalement de la chambre. Une fois dans le couloir il s'appuya au mur, avançant à nouveau, attirant l'enfant avec lui - il ne devait pas le perdre. Pas maintenant. Le gamin ne devait rester seul - pas dans cet endroit... Il soupira, s'appuyant contre une autre porte - arc-en-ciel celle-ci. Il jeta un coup d'oeil à l'enfant muet, puis poussa la porte - le gosse avait besoin d'être rassuré, après tout. Il entra dans la pièce, s'adossa péniblement au mur et attirant le gamin près de lui, une main se posant sur son crâne dans une vague tentative de l'apaiser. Comment allaient-ils pouvoir se sortir de ce foutoir ?

Alice avait bien besoin d'un remontant après tout cet embrouillamini. Il ne comprenait pas tout ce qu'il se passait. Beaucoup de questions tournaient mais c'était un fouillis inextricable. Rien n'était clair, tout paraissait enveloppé dans du coton. La main chaude et immense par rapport au crâne du blond l'aida à se rasséréner par un effet mystérieux. Ses petits menottes s'accrochèrent au pantalon du garçon alors qu'ils venaient de franchir le seuil d'une porte arc-en-ciel. Est-ce qu'une porte arc-en-ciel pouvait contenir de mauvaises choses ? Manifestement, c'était une fois de plus à eux de découvrir si les apparences étaient trompeuses ou non.

La température ambiante est bonne, les couleurs agréables à voir. Un lit moelleux, une couverture à la texture et couleur se rapprochant de la barbe-à-papa. Sur un buffet le long du mur s'étale des centaines de plats. Des sucreries, toutes plus alléchantes les unes que les autres. Une douce fragrance sucrée embaume la chambre.

Tout avait l'air bon et beau dans cette chambre. Mais les apparences étaient trompeuses, il s'en était rapidement rendu compte depuis qu'il s'était réveillé ici. C'est pour ça qu'il ne bougea pas, s'appuyant lourdement contre un mur, espérant que le gamin resterait tranquille et qu'il ne lui viendrait pas l'idée saugrenue d'aller goûter l'une de ces alléchantes sucreries... Mais les enfants ne font jamais ce que l'on attend d'eux, n'est-ce-pas ?

Alice regardait la pièce de ses yeux d'enfants. Il y avait des sucreries partout, la nourriture paraissait si alléchante. Certes, même si à cet instant, il voulait se méfier, tout avait l'air si appétissant. Le blond remarqua une friandise qui lui faisait de l’œil. C'était une sucette orange de taille moyenne en forme de lapin. Si c'était en forme de lapins, à quel point est-ce que cela pouvait être mauvais ? Le petit blond savait que ses petits amis étaient toujours là pour l'aider. Vinci ne paraissait pas montrer de désapprobation ou quoique ce soit de similaire. D'un pas hésitant, l'enfant s'approcha encore pour observer plus en détails la scène. Cela sentait le sucre un peu partout, une délicate odeur qui apaisait un peu son cœur d'enfant meurtri.

Au moins, s'il faisait une bêtise cette fois, cela ne risquait pas, théoriquement, d'affecter Vinci puisque c'était lui qui mangerait la sucrerie. Sans trop réfléchir, et peut être aussi parce qu'inconsciemment il cherchait à se punir, il attrapa le bonbon orangé et s'assied au sol pour le mâchonner.

La pièce avait l’air si alléchante – ç’aurait été presque un crime que de ne pas y toucher. Comme un enfant, Vinci se sentait l’âme de toucher à tout, de goûter à tout et de profiter de ces monceaux de merveilles qu’on leur offrait en toute impunité. Mais il n’était plus un enfant et les évènements précédents l’avaient convaincu qu’il ne valait mieux pas agir sans réfléchir ici. Toutefois il avait oublié la variable que représentait le véritable enfant à ses côtés – un marmot qui n’hésiterait pas à agir, lui… Alors qu’il tournait son regard vers le gosse, il le vit avec horreur en train de mâchonner l’une des confiseries trouvées ici.
Non, non !
Mais c’était inutile et avec inquiétude le brun dévisagea l’enfant, se demandant ce qui allait arriver désormais.

Petite sphère de lumière fragile, un souvenir illumine la pièce un peu plus, se fige sous le visage de Vinci. Comme pour le narguer. Bien sûr, Elle l'avait laissé à sa hauteur. C'était beaucoup plus amusant quand ils avaient le choix.

Spoiler:

Alice regardait à présent fixement Vinci alors qu'une petite lumière brillait sous ses yeux. Les mêmes que tout à l'heure. Curieusement, cela le fit frémir un peu. Elles étaient souvent porteuses de mauvaises nouvelles de ce qu'il avait constaté. Celle-là paraissait se diriger vers Vinci.

"LA TOUCHE PAS ! " cria-t-il surpris par sa propre voix qui résonnait dans la pièce close. '' Tu vas voir des mauvaises choses. Encore." La voix s'était un peu ténue alors qu'il s'approchait du brun pour le tenir par la jambe. C'était une étreinte frêle dont l'homme n'aurait aucun mal à se défaire mais l'enfant voulait tout de même essayer.

La boule de lumière se baladait devant lui, le narguant de sa froide couleur blanche. Mais pouvait-il y résister ? Il s'apprêtait à bouger quand une petite voix aiguë lui dit de ne pas la toucher, qu'il allait voir de mauvaises choses. Comment lui expliquer ? Lui dire que c'était ce qu'il voulait, qu'il voulait tout savoir de ce qu'il était - les bonnes et les mauvaises choses. Qu'il en avait besoin. Posant une main tendre dans la chevelure blond de l'enfant, le brun fit tout de même un pas en avant, laissant la lumière le pénétrer - il s'excuserait plus tard. Pour le moment...
Il en avait même oublié la sucrerie consommée par l'enfant.

Elle lui rend la mémoire, Elle aime voir ses jouets si téméraires, Elle aime les voir faire encore un pas vers le gouffre, un pas vers la fin. Deux heures supplémentaires s'ajoutent au compteur de Vinci.

Vinci:

Point de vue externe:

Le bonbon que le petit garçon a avalé n'est pas sans effet. Si son goût est merveilleux, les conséquences sont plus désastreuses. Il suffit de quelques minutes pour que déjà, des boutons, signe d'une varicelle aigüe, apparaissent sur tout son corps.

La scène est finie. L'enfant regarde un instant dans la salle de retour à la réalité? Cette boule de lumière ne paraissait pas si méchante au final. La petite fille lui dit quelque chose. Il a une sensation douce en la regardant. Elle avait l'air d'avoir à peu prêt le même âge que lui. Pourquoi est-ce qu'il a une impression de déjà vu dans un souvenir d'une personne qui ne lui rappelle rien. Finalement, il demande timidement.

" C'était qui la petite fille ?" Il lui fait un petit sourire et va reprendre sa sucette qui est manifestement inoffensive pour le moment. Le petit blond reprenant un tout, tout petit peu confiance, s'installe sur le lit pour l'observe. Ses jambes battent dans l'air alors qu'il l'observe curieux. Cette situation mérite peut être plus de réflexions, tous les souvenirs ne sont pas forcément mauvais. Peut-être que tout n'était pas mauvais ici. Lui n'a pas encore remarqué les nombreux boutons qui parsèment son visage

L'univers redevint la chambre et il possédait désormais quelque chose de rare : des certitudes. Miguel - le Miguel qu'il avait laissé dans la chambre - était son frère. Son grand frère même. Et il trafiquait des trucs plutôt louche au vu de sa propre réaction quand la petite Julia était revenue en mangeant des bonbons provenant de son bureau.
Il baissa doucement les yeux, un sourire dans le regard pour le gosse... Un gosse atteint de la varicelle désormais. Il aurait aimé soupiré mais à la place caresse les doux cheveux blonds, acquiesçant doucement - sa tête est si lourde... Il va falloir qu'il trouve un moyen de se débarasser de ça. Difficilement il commença à se déplacer, allant s'asseoir sur le lit avec le gosse, s'y allongeant finalement - il est si bien comme ça... Tellement moins lourd.
S'il avait pu parler, il lui aurait dit qui était la gamine du souvenir - Julia, sa petite soeur chérie... Mais il ne peut pas. Alors il fixe le plafond, se demandant si dormir pouvait arranger les choses.

Observant Vinci qui dormait l'enfant soupira un court instant avant de s'installer contre l'homme doré pour le protéger. C'était étrange de la part de cet enfant que de vouloir protéger un adulte mais ça ne l'empêchait pas de le sentir comme un devoir. Ses petites mains caressèrent l'or de ses cheveux. La texture était froide et inhospitalière mais avait quelque chose d'intéressant. Un picotement naquit sur ses joues. Plus il se grattait et plus ça devenait intenable. Cependant le garçon n'avait pas encore remarqué les points particulièrement parce qu'il n'avait pas de glace à proximité. Une chaleur naquit dans sa tête alors qu'il commençait à avoir froid. C'était le signe caractéristique d'une poussée de fièvre qui allongea le petit blond à côté de l'homme d'or pour fermer les yeux et grelotter un peu.

Il a froid, et puis extrêmement chaud, le virus de la varicelle se propage à grande allure chez l'enfant. Un vent frais l'effleure, ce n'est pas une hallucination que lui procure la fièvre, mais bien le fait qu'il se retrouve dehors, dans une gare. Et Vinci n'est plus à côté de lui, l'homme en or va pouvoir briller dans les égouts.

Spoiler:

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