Une blessée à sauver !

14h-16h
J'arrive de là

Faith, bien que légère, pesait de plus en plus dans les bras du brun qui peinait à avancer. Il était tout aussi fatigué par la nage que par le transport de ce corps maintenant inanimé. Pour couronner le tout, il ne portait plus rien. Ni chaussures, ni vêtements... Il avançait en sous-vêtement, le corps encore humide et tremblant de froid en plus de la douleur que lui infligeait le sol. Vraiment, il ne payait pas de mine mais cela lui importait peu. Enzo cherchait où s'occuper de la cheville meurtrie de sa princesse. Sa chemise sacrifiée pour la cause avait viré du blanc à l'écarlate autour du pied manquant et cette couleur ne faisait que l'inciter à accélérer davantage.

Poussant la porte avec son dos, il pénétra l'enceinte du bâtiment le plus proche, espérant trouver son bonheur. Un lourd soupir lui échappa en réalisant qu'il s'agissait d'un gymnase mais il n'avait ni la force ni le temps de faire demi-tour pour trouver autre chose. S'approchant des matelas de gym, il déposa doucement la demoiselle avant de se redresser, s'étirant un peu en grimaçant. Son regard parcourut les lieux mais malheureusement, sans ses lunettes, tout lui semblait un peu... flou. Un nouveau soupir lui échappa et il se dirigea vers ce qui ressemblait à des portes, tentant de les ouvrir dans l'espoir de découvrir une trousse de secours - et des vêtements si possible bien que ça soit secondaire. D'abord doucement, il appuya sur la poignet et remua légèrement la porte mais rien. Il avait beau pousser ou tirer, rien ne s'ouvrait. Ensuite, énervé et frustré, le professeur se mit à cogner dedans en la secouant avec violence.

"Putain de merde ! Ouvre-toi !"

Comme si les insultes aideraient à cela... Enzo craquait. Ca commençait à faire bien trop de mauvaises nouvelles à la suite et après un dernier coup de pied, il se laissa glisser sur le sol, prenant la tête dans ses mains en jurant tout bas.

14h - 16h
Enfiler une armure sur des fringues trempées

Faith émerge lentement. Le souvenir flotte encore dans sa tête, ayant pris l'allure d'un rêve au milieu de son inconscience. Pourtant elle sait que tout cela est vrai. Elle sent cette tristesse qui l'a dévorée, sa jalousie, son amour, sa honte. Tant de sentiments dans un seul et même souvenir...

Mais plus forte que les émotions, la douleur s'impose et achève de la réveiller. Elle serre les dents pour ne pas gémir. La voix d'Enzo se glisse jusqu'à son oreille et lui fait terriblement mal au coeur. Il a l'air au bout du rouleau et elle se sent infiniment responsable de son état. Elle doit faire quelque chose. Maintenant.

Elle case tout ce dont elle vient de se rappeler dans un coin de sa tête. Son frère indifférent. Tant pis. Sa jalousie. Oubliée. Sa honte. Inutile. Elle ne sait pas ce qui a suivi ce "Attends". Peut-être qu'il le sait lui. Mais ce n'est pas le moment. Plus tard peut-être, il lui dira. En attendant, elle ne garde en tête que l'amour qu'elle lui porte et se relève en serrant le poing.

Une seconde elle se regarde de haut en bas dans ses vêtements trempés. Son pantalon noir lui colle à la peau, tout comme son t-shirt blanc qui, en plus de cela, est devenu transparent. De nombreuses mèches bleues sont collées sur son visage, certaines devant ses yeux. Et avec tout ça, elle se doit paraître forte.

Elle retire son bandeau blanc, l'essore, le range dans sa poche et rassemble ses cheveux pour les tordre. Elle passe ses doigts dans ses mèches pour les remettre à leur place et s'approche du jeune homme avant de tendre la main vers lui, un air qui se veut rassurant sur le visage.

"Allez Enzo, c'est pas le moment de craquer. Je survivrai, quelque chose me dit que j'ai déjà connu pire. Mais j'ai besoin de toi."

Sa voix ne tremble pas, seules quelques rides doivent témoigner de sa douleur. Elle ne veut pas baisser les bras maintenant. Si elle doit retrouver ses bas instincts pour survivre, elle le fera.

Spoiler:

Enzo ne bougeait pas. Il restait figé, la tête dans les mains, et appuyé contre cette satanée porte qui refusait de s'ouvrir. Son cerveau ne parvenait pas à réfléchir convenablement mais au fond, n'était-ce pas parce qu'il n'existait aucune solution à ce problème ? Pourquoi était-il entré dans cette salle ? Un gymnase... Il lui fallait un hôpital ! Ou une pharmacie ! Mais vu l'état de la gare, il n'était pas certain qu'un lieu adapté le soit réellement au final. Peut-être n'y avait-il aucun moyen de la soigner dans cette ville de folie ?

La voix de sa douce le sortit cependant de son pessimisme et il leva les yeux dans sa direction, discernant ses traits avec moins d'aisance qu'avant. Quelle idée de laisser ses lunettes et ses fringues au bord du lac ! Ses mots lui firent du bien cependant et il attrapa délicatement ses doigts.

"Faith..."

Se souvenant de sa condition, il quitta rapidement sa position pour se lever et l'aider à tenir debout. Des béquilles... il lui faudrait des béquilles... Et tellement plus de choses ! Soupirant lourdement, son bras s'enroula autour de la taille de la demoiselle pour l'aider.

"Je vais fouiller un peu ici... Il doit bien y avoir de quoi faire des béquilles improvisées et avec de la chance, du désinfectant traîne avec des bandages quelque part."

Oui. C'était cela. Cette pièce fermée ne contenait pas forcément ce qu'il cherchait alors pourquoi s'obstiner ? Il devait regarder ici pour le moment, fouiller de fond en comble ce gymnase dans l'espoir de trouver son Graal. Lentement, il retournait vers les matelas pour l'installer de nouveau.

"Évite de trop bouger... Ca te ferait perdre du sang."

Et du temps.

14h - 16h
Princesse Peach ou Lara Croft ?

Faith sourit en le voyant relever la tête. Ses mots semblent l'avoir touché et elle se sent rassurée à l'idée qu'il n'abandonne pas et ne perd pas espoir. Parce que l'espoir c'est une force dans cette Ville. Peut-être Novembre ne serait-il pas d'accord mais elle le pense.

Elle s'appuie sur lui, heureuse de sentir ce soutien, SON soutien. Lorsqu'il la dépose à nouveau sur le matelas, elle hésite pendant une longue minute. C'est tellement plus simple de se laisser aller... De le laisser agir en prince charmant protecteur pendant qu'elle reste en simple princesse à sauver. Elle secoue la tête et se relève en grognant.

"Je suis pas en sucre... De toute façon si je dois mourir je mourrai alors autant vivre en attendant tu ne crois pas ?"

Sa voix reste douce et calme bien qu'un peu affaiblie par sa douleur. Elle serre les dents et laisse glisser quelques mots.

"L'alcool ça fera l'affaire pour la plaie. Il y en avait dans les maisons je crois. Pour les béquilles par contre je sèche."

Elle se sent chancelante et s'accroche à la plus basse des barres asymétriques qui se trouve près d'elle. C'est dur de se montrer forte. Mais c'est rassurant aussi.

Enzo se mit à fouiller dans la pièce, cherchant du côté des fournitures, poussant un peu tout. Les paroles de la demoiselle le stoppèrent cependant dans son exercice et il soupira lourdement, se tournant vers elle. C'était ridicule. Il refusait de la perdre juste parce qu'elle voulait vivre à fond ses derniers instants plutôt que se reposer et ne pas mourir. Certes, il n'en avait pas la certitude encore mais l'espoir restait présent... sauf que si elle sautillait partout pour se vider de son sang, ça ne l'aidait vraiment pas.

"Faith... Si tu bouges partout, j'aurais peut-être pas le temps de trouver de quoi m'occuper de toi."

Ses yeux la suivaient. L'alcool, oui il le savait bien mais encore fallait-il en trouver pour ça et elle risquait de hurler de douleur si la désinfectait avec... Enfin, c'était ça ou rien. Même si pour l'instant, il n'avait rien.

"Les maisons sont loin ? Parce qu'on va pas pouvoir marcher à travers toute la ville pour en trouver..."

"Tu tiendras pas." Il n'osait le dire mais la pensée se lisait dans ses yeux...

Deux souvenirs. Offerts. Presque trop facilement. Mais ils sont amusants. Elle leur a déjà bien compliqué la tâche. Alors pourquoi ne pas leur donner ces petits fragments de mémoire ?

Spoiler:

14h - 16h
Souvenirs, souvenirs

Spoiler:

Il est inquiet. Et elle ne sait pas comment lui faire comprendre qu'il ne faut pas. Parce que c'est bien trop tentant de se laisser aller et qu'elle s'y refuse. Pendant une seconde elle se prend à penser qu'elle aimerait bien qu'il agisse comme Novembre. Marche ou crève. Elle aurait le sentiment d'avancer et de ne pas se reposer sur lui.

"Je ne sais pas si elles sont loin. Mais c'est pas grave, je peux marcher si tu m'aides un peu."

Elle le regarde et s'approche lentement de lui, s'arrêtant dans son dos pour l'enlacer.

"Il faut que tu me fasses confiance sinon on s'en sortira pas. S'il te plaît Enzo."

La luciole qui vient voler devant elle lui fait froncer le nez. Pendant un instant, Faith se demande si elle a vraiment envie de se souvenir. Qu'est-ce que ça m'apporte après tout ? Pourtant, elle attrape son souvenir à pleine main, curieuse de voir ce que la Ville lui réserve encore.

Enzo soupirait en écoutant la blessée. S'entendait-elle seulement parler ? Marcher... il lui manquait un pied, elle se vidait de son sang au fil des minutes et elle voulait se promener dans la ville à la recherche d'une hypothèse ? C'était ridicule et insensé. Il ne put cependant protester que de nouveaux souvenirs apparurent. Soupirant un peu en la voyant le toucher, il l'imita. Peut-être cela pourrait-il l'aider ? Dans tous les cas, sa mémoire était importante, il voulait en savoir plus sur ce contrat...

Elle leur rend leur mémoire comme si de rien était. Comme si ça ne lui coutait rien. C'est bien parce que ça L'amuse...

Enzo:

Faith:

Mais ce n'est pas le seul cadeau empoisonné qu'Elle leur offre. Deux téléportations pour le prix d'une. Pendant qu'ils sont encore groggy, juste avant leur réveil. Faith se retrouve là tandis que Enzo s'en va par là.

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Une blessée à sauver !

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